Du prieuré “La solitude” à Bartrès jusqu’à … aujourd’hui “Aquero-accueil“

23 Mai, 2023

Rédigé par Aquero-accueil

C’est tout d’abord l’histoire si particulière et prophétique de la création d’une congrégation de religieuses.

Théodore Ratisbonne est né en 1802 à Strasbourg, d’une famille juive très en vue. Son père est le premier président du consistoire juif d’ Alsace. Théodore reçoit l’enseignement d’un jeune professeur de philosophie, Louis Bautain, qui puisait sa science dans les Écritures, l’achemine peu à peu vers la découverte du Dieu de l’ Ancien et du Nouveau Testament.

Théodore Ratisbonne reçoit le sacrement du Baptême en 1827 et il sera ordonné prêtre en 1830 à l’âge de 28 ans.

Le 20 janvier 1842, son plus jeune frère, Alphonse, en voyage à Rome rentre par hasard à l’Église Sant’Andrea delle Fratte pour patienter en attendant un de ses amis. Il y reçoit dans une apparition de Marie, la grâce de la foi chrétienne.

A la lumière de la Parole de Dieu, Théodore Ratisbonne interprète le signe reçu de Marie et, encouragé par son frère Alphonse, il fonde en 1843 la Congrégation des Religieuses de Notre Dame de Sion.

“ Pour témoigner dans l’église et le monde de la fidélité de Dieu à son amour pour le peuple juif et pour hâter l’accomplissement des promesses concernants les juifs et gentils”  (constitutions n°2)

Rapidement la congrégation aux vocations toujours plus nombreuses ira au-delà des limites géographiques de la France. En 1856 des sœurs s’installent à Jérusalem et Constantinople.

A la suite du concile Vatican II, de la déclaration Nostra  Aetate, texte sur les relations de l’Eglise avec les religions non Chrétiennes, la Congrégation des Soeurs de Notre Dame Sion va progresser dans la compréhension de son charisme en accompagnant et stimulant les nouvelles relations qui se développent entre l’église et le peuple juif.

 La congrégation sera  très active dans le dialogue judéo-chrétien. Elle  va fonder et animer le SIDIC, Service Information-Documentation Juifs et Chrétiens mais aussi le Centre de Formation Biblique à Jérusalem à l’ Ecce Homo qui propose des programes en plusieurs langues.

Deux branches existent dans la congrégation des religieuses de Notre Dame de Sion:

  • La branche des sœurs apostoliques: Elles œuvrent principalement dans l’éducation à travers un réseau d’établissements scolaires en France, en Europe, en Orient, en Australie, aux Etats-Unis, au Canada et  en Amérique du sud.
  • La branche des sœurs contemplatives: Elles consacrent le principal de leur temps à la prière, à l’étude, à l’oraison  dans les couvents de “La Solitude”. Elles se veulent en chaque prieuré,  un foyer de louange et d’intercession pour l’ Eglise et pour le monde.

Elles répondent à l’intuition du père Théodore:

“ Le principal apostolat des Filles de Sion s’exerce par la prière ; et ainsi il faudra bien en revenir à notre première idée d’un sanctuaire caché ou brûlera la lampe de l’ oraison, pendant que les sœurs actives travailleront au dehors. Cette idée est très claire dans mon esprit; mais pour la réaliser il fallait procéder doucement et avec expérience; il fallait aussi que la localité s’y prête. tout cela mûrira et se produira en son temps”  ( lettre du 28 novembre 1852 )

Le temps de la maturation est venu…

 En 1910 – Mère Christine, Supérieure de la maison de Sion à San-José au Costa Rica reçoit un appel à la vie contemplative et comprit que ce n’était pas d’abord pour elle mais pour réaliser l’intuition du Père Ratisbonne.

…et se produira en son temps !

Il faudra attendre le 31 octobre 1926, Fête du Christ-Roi pour qu’une première communauté de trois sœurs se consacre à la vie contemplative à Sion. Les textes disent que bien dans l’esprit voulu par le père Théodore, elles commenceront  humbles et cachées: trois chambres près de la chapelle dans la maison de Grand Bourg à Evry.

En avril 1931 elles intégreront la maison de campagne du Père Théodore, appelée ‘La Solitude.”

Ce non désignera désormais cette première maison contemplative et, par la suite, toute la branche contemplative.

En 1951, quelques sœurs sont envoyées de la communauté de La Solitude d’ Evry pour Lourdes, ou une maison est offerte à la congrégation. Lourdes attirait les sœurs en tant que cité mariale, mais la dimension biblique du message était un second attrait pour elles: Les apparitions dans tous leurs détails offrent des similitudes avec la bible: le vent, le rocher, l’eau, la lumière…

La communauté des sœurs contemplatives va vivre dans cette maison de Lourdes durant 36 années. La circulation automobile toujours plus importante et le bruit sur cette route d’entrée à Lourdes oblige les sœurs à penser à un autre lieu plus silencieux.

Ce sera au village de Bartrès à trois kilomètres de Lourdes qu’elles trouveront un terrain sur une colline, face aux Pyrénées. Elles vont y faire bâtir un prieuré et s’y installer en 1988.

Elles seront jusqu’à 14 sœurs à vivre en communauté, leurs journées orientées par une vie intérieure, tournée vers le seigneur.  L’attention à la Présence de Dieu dans le Saint Sacrement qu’elles exposent tous les jours et la parole de Dieu.

Les sœurs vivent  de leur travail, elles ont un atelier de reliure, décorent des bougies fleuries, des cartes avec des collages ou incrustations florales séchées. Elles accueillent pour des temps de retraite. Elles sont totalement insérées dans le village, le canton et le diocèse de Tarbes Lourdes.

En 2018, les sœurs vieillissent, il n’y a pas de novices ou de jeunes religieuses pour permettre la continuité de l’œuvre. Les sœurs très attachées à l’esprit de ce prieuré ne souhaitent pas voir la maison perdre son âme.

Une Soeur de Sion en communauté à Östeys au Pays Basque, après avoir vécu longtemps à Notre Dame de Sion en Turquie, lance alors un appel  au directeur du  Lycée Notre Dame de Sion d’ Istanbul et à sa femme Laura.

C’est ainsi qu’après 48 heures de réflexion, nous répondrons oui à cet appel. Nous allons quitter Istanbul et venir à partir de l’été 2021 nous installer complètement à Bartrès. Prolonger l’esprit de ce prieuré en l’ouvrant à l’accueil des pèlerins et des voyageurs, nous ouvrir à des sessions spirituelles, des formations ou des temps forts.

Les sœurs avaient pour la gestion de leur travail, une société commerciale qui s’appelait “Les sources du Coumdaous.”

La propriété compte effectivement plusieurs sources… 

Que notre maison qui aujourd’hui s’appelle “Aquero-Accueil”, en référence à Bernadette et aux apparitions mariales, permette à chacun de venir seul, à plusieurs, en famille… de venir aux sources, de reprendre souffle, de se ressourcer et de profiter pleinement de ce cadre exceptionnel.

Nous serons heureux d’accueillir comme les sœurs le faisaient, quiconque souhaite partager la beauté du lieu pendant un ou plusieurs jours.

                                                                                                               Yann et Laura

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